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UNITÉ DE DIEU.

ture ; ou si les lois qui ont régie les phénomènes du règne inorganique eussent été soumises à des changemens, aux diverses époques de la durée des nombreuses formations dont la géologie nous a révélé l’existence, nous eussions encore pu trouver, sans doute, dans des phénomènes ainsi isolés, des preuves de Sagesse et de Puissance ; ils n’eussent pas suffi pour démontrer l’Unité et l’Action universelle d’une même Cause Première, éternelle et suprême.

Toutefois, la géologie ne nous eût-elle rendu d’autres services que de nous fournir des preuves nombreuses et variées de l’existence d’un plan, son témoignage n’en serait pas moins accablant pour l’athéisme ; mais si ce plan ne s’était manifesté que par des systèmes d’organisation distincts et dissemblables entre eux, ou par des mécanismes indépendans et sans analogies ni relations d’aucune espèce, soit entre eux, soit avec les formes actuelles des deux règnes animal et végétal, ces manifestations, tout en fournissant des preuves d’Intelligence et de Pouvoir, n’eussent pas entraîné la conséquence d’une origine commune dans la Volonté d’un Créateur unique et toujours le même ; et les polythéistes eussent pu invoquer ces systèmes dépourvus d’accord et d’harmonie en témoignage de l’action distincte de plusieurs Intelligences indépendantes entre elles, et s’en faire un appui de leur doctrine de la pluralité des Dieux.

Mais le raisonnement qui conclut l’unité de la cause de l’unité d’effets qui se répète dans des systèmes d’organisation compliqués et divers, et séparés entre eux par les lieux, les temps et les circonstances ; ce raisonnement, dis-je, acquiert une force centuple, si, au lieu d’être fondé seulement sur les faits qui se passent à la surface du monde actuel, il embrasse en même temps toutes les formes éteintes de tous les systèmes précédens d’organisation, dont nous trouvons les traces ense-