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CONCLUSION.

inorganiques, en preuve de l’existence d’un plan ayant présidé à l’harmonie originelle qui se montre dans les rapports des élémens matériels et dans les fonctions diverses qu’ils remplissent dans l’un ou l’autre des deux règnes de la Nature. Nous avons vu que la seule explication satisfaisante que l’on puisse donner des arrangemens merveilleux et pleins d’ordre qu’offrent à la surface du globe les matériaux élémentaires, sous les rapports de dimensions, de poids et de nombre, est celle qui, pour expliquer l’origine de tout ce qui est au-dessus de nous, au-dessous de nous et autour de nous, s’élève jusqu’à la volonté et à l’action d’un Créateur unique et tout-puissant. Si ces élémens, dès l’instant de leur création, ont possédé des propriétés qui les ont mis par avance en harmonie avec toutes les fonctions qu’ils ont déjà remplies jusqu’ici, et qu’ils sont encore destinés à remplir par la suite, au milieu des révolutions successives du monde matériel, bien loin que ces mesures prises dès l’origine des choses repoussent l’intervention d’un agent plein d’intelligence, elles ne peuvent qu’exalter encore la haute idée que nous nous faisons de la Plénitude de science et de puissance qui a pu réunir dans le premier travail de la création cette infinité d’arrangemens disposés à l’avance dans la vue des systèmes à venir.

Nous avons esquissé de bonne heure, dans cet ouvrage, l’histoire des roches primordiales qui sont entrées dans la composition des premiers matériaux solides du globe ; nous les avons représentées comme ayant été probablement dans un état de fusion universelle incompatible avec l’existence de la vie sous aucune forme. D’après les argumens que nous avons posés, à mesure que la température de la croûte du globe s’est