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HYDRAULIQUE DU GLOBE.

stème si admirablement coordonné des collines et des vallées ; cette alimentation tout à la fois intermittente par la pluie des cieux, et continue par d’inépuisables réservoirs qui viennent se distribuer à la surface en des milliers de fontaines dont le cours ne s’arrête jamais, ce sont là des arrangemens qui doivent nous frapper tout à la fois et par leur nature même et par leur haute importance dans l’économie du globe. La terre et la mer sont dans des proportions si parfaites, que l’évaporation qui se fait à la surface de l’une suffit à alimenter d’eau la surface de l’autre, sans que la première en soit elle-même appauvrie ; l’atmosphère a été interposée pour être le véhicule de cette magnifique et incessante circulation ; dans cette évaporation, les eaux sont séparées de leur sel qui, d’une utilité majeure pour les conserver à l’état de pureté dans la mer, les rendait impropres au soutien de la vie dans les animaux et les végétaux terrestres : ainsi purifiées, et versées par les nuages sur la surface de la terre, elles y répandent l’abondance, et elles y alimentent ces réservoirs inépuisables d’où elles retournent par les sources et les rivières à leur océan natal. N’y a-t-il pas dans cet ensemble de faits tant de preuves d’une Harmonie de moyens avec leurs fins, d’une Sagesse providentielle, de Desseins pleins de bienveillance et d’une Puissance infinie, qu’il faudrait être atteint de folio, pour n’y pas reconnaître la preuve des attributs les plus élevés du Créateur[1]

  1. Buckland, leçon inaugurale, 1819, p. 42.