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ELLES SONT PLUS FRÉQUENTES DANS LES TERRAINS ANCIENS.

font voir comment les terrains des diverses époques sont coupés par des fissures, où se sont entassées, comme dans des magasins, d’immenses richesses minérales. Ces fissures sont plus ou moins remplies de minerais métallifères et terreux de diverses formes qui s’y sont déposés par couches successives et se correspondant souvent sur les faces opposées de la veine.

Des veines métalliques se montrent très fréquemment dans des roches de la série primaire et de la série de transition, et surtout dans ces portions basses des roches stratifiées qui se rapprochent le plus des roches cristallines non stratifiées. On en trouve rarement dans les formations secondaires et plus rarement encore dans les couches tertiaires[1].

Quelques métaux se montrent, mais rarement, disséminés

  1. M. Dufresnoy a fait voir récemment que les mines d’hématite et de fer spathique des Pyrénées orientales, lesquelles se rencontrent dans des calcaires appartenant à trois âges différens, dans le calcaire de transition, dans le lias et dans la craie, sont toutes situées sur des points où ces calcaires se trouvent presque en contact avec le granite ; et il les regarde comme ayant probablement été remplies par la sublimation de la matière minérale dans l’intérieur des cavités des calcaires, à l’époque même où eut lieu le soulèvement du granite de ce point des Pyrénées, ou peu de temps après. Ce soulèvement s’accomplit à une époque postérieure au dépôt de la formation crétacée, et antérieure à celui des couches tertiaires. Ces calcaires ont tous pris des formes cristallines là où ils ont été en contact avec le granite ; et le fer y est sur certains points mêlé à des pyrites de cuivre et à une galène argentifère. — (Mémoire sur la position des mines de fer de la partie orientale des Pyrénees, 1834.)

    D’après les observations récentes de M. C. Darwin, le granite des Cordillères du Chili, près du col de Uspellata, qui constitue des pics d’une hauteur qui parait aller jusqu’à 14,000 pieds, était fluide à l’époque des périodes tertiaires ; et les couches tertiaires que la chaleur de cette masse en fusion a rendues cristallines, et qui sont traversées par des dykes de substance granitique, sont maintenant fortement inclinées, et constituent des lignes anticlinales régulières et compliquées.

    Les mêmes couches sédimentaires, ainsi que les laves, sont également traversées par de véritables veines très nombreuses de fer, de cuivre, d’arsenic, d’argent et d’or, que l’on peut suivre jusque dans le granite sous-jacent. — (Lond. and Edimb. Phil. Mag. niuv. série, t. 8, page 158.)