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SAGES PRÉCAUTIONS À PRENDRE.

ainsi que le perfectionnement de presque tous les arts qui fournissent à ses besoins et à son bien-être. Et, si reculées que soient les périodes pendant lesquelles se sont rassemblés ces élémens de tant de bienfaits pour les époques futures, il nous est permis d’affirmer qu’indépendamment du but immédiat qu’ils ont rempli, soit à l’époque où ils furent déposés dans les entrailles de la terre, soit depuis, il entra un souci providentiel de nos besoins futurs dans l’ordonnance de ce plan, qui, après tant de siècles écoulés, les a si merveilleusement disposés pour le bien de l’espèce humaine.

    mais gardons-nous d’en abuser et de détruire, par une négligence coupable, les fondemens de l’industrie des générations à venir.

    Ne trouverait-on pas un remède facile à ce désordre dans une loi qui ordonnerait que toutes les houilles provenant des ports de Northumberland et de Durham devraient être embarquées dans l’état où elles sortent des mines, et qui défendraient sous des peines sévères qu’il fut embarqué aucune houille déjà soumise au triage. Une loi de cette nature mettrait un terme à la concurrence ruineuse que se font les propriétaires houillers qui se surpassent à l’envi dans la destruction de la houille menue, afin d’offrir plus de bénéfice aux débitans de ce combustible, et de satisfaire la préférence qu’accordent les riches consommateurs aux grosses houilles ; elle aurait aussi pour le public cet avantage qu’elle lut offrirait des houilles de tout prix et de toute qualité, qui seraient réparties dans l’opération du triage de façon à satisfaire toutes les demandes de toutes les classes de la société.

    Il est une autre question de police nationale que nous devons indiquer ici ; c’est celle de savoir jusqu’à quel point les intérêts de notre commerce et le soin que nous devons prendre de ménager des ressources aux générations qui doivent venir après nous permettent que la houille soit exportée sur une grande échelle, d’une contrée qui, comme la nôtre, est couverte d’une population manufacturière serrée, d’une contrée dont la fortune actuelle repose en grande partie sur des machines qui ne peuvent être mises en action que par la houille de nos mines indigènes, et dont la prospérité ne survivra pas à la période où ces mines arriveront à être épuisées.