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ORIGINE DE LA HOUILLE.

1° Que ces végétaux ont été pour la plupart des cryptogames vasculaires, et surtout des fougères ;

2° Que parmi ces cryptogames, les équisétacées atteignaient une taille gigantesque ;

3° Que les plantes dicotylédonées, qui constituent les deux tiers à peu près des végétaux actuels, n’occupaient qu’une place peu importante dans la flore de ces périodes reculées[1].

  1. La considération des rapports numériques dans l’étude de l’ensemble des conditions de la flore de ces périodes reculées a beaucoup perdu de son importance par les résultats auxquels a été conduit le professeur Lindley sur la résistance qu’offrent à la décomposition les plantes immergées dans l’eau (Flore fossile, n° 17, T. III, p. 4). Ce savant a tenu plongées dans un bassin d’eau douce, pendant plus de deux ans, cent soixante-dix-sept espèces de plantes choisies parmi celles qui représentent dans la création actuelle, soit les espèces qui se montrent constamment dans les mines de houille, soit celles que l’on n’y rencontre jamais ; il a trouvé

    1° Que les feuilles et l’écorce de la plupart des plantes dicotylédonées se décomposent complètement en deux années, et que parmi celles où ces parties résistent la plupart appartiennent aux deux familles des conifères et des cycadées.

    2° Que les plantes monocotylédonées peuvent résister plus longtemps à l’action décomposante des eaux, et surtout les palmiers et les scitaminées ; mail que les graminées et les joncs se détruisent complètement.

    3° Qu’on voit se détruire de même les champignons, les mousses, et toutes les formes inférieures de la végétation.

    4° Que les fougères offrent une remarquable persistance lorsqu’elles ont été plongées étant encore à l’état vert ; car aucune de celles qui ont été soumises à l’expérience n’a disparu dans le temps en question, mais que leur fructification disparaît complètement.

    Bien que ces résultats infirment jusqu’à un certain point la valeur de nos connaissances relativement à la Flore complète de chacune des périodes consécutives de la chronologie géologique, ils ne modifient en rien ce que nous savons sur le nombre des plantes résistantes qui ont contribué à la formation de la houille, non plus que sur les changemens qui se sont accomplis dans les proportions relatives et dans les caractères spécifiques des fougères et d’autres plantes dans les divers systèmes de végétation qui se sont succédé à la surface du globe.

    Nous pouvons ajouter à cela que si des troncs et des feuilles de Dicotylédone