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VÉGÉTAUX FOSSILES.

laires sous le nom de syringodendron, à cause des cannelures en forme de tuyaux parallèles qui les parcourent dans toute leur longueur ; leurs tiges sont dépourvues d’articulations, et plusieurs atteignent la taille des arbres de nos forêts. À la surface de ces cannelures se voient des impressions ponctiformes ou linéaires, de formes différentes, indiquant les points d’insertion des feuilles sur la tige. Cette partie cannelée des sigillaires qui constituait une enveloppe externe susceptible de se séparer, à la manière d’une écorce véritable, de l’axe mou, ou du tronc pulpeux qui en remplissait la cavité interne, varie en épaisseur depuis un pouce jusqu’à un huitième de pouce, et se rencontre ordinairement convertie en une houille pure[1].

Un tronc composé d’une pulpe charnue qu’entourait et soutenait seulement une écorce mince n’eût pu porter à son sommet des rameaux lourds et épais. Il est probable par conséquent qu’il se terminait brusquement à sa partie supérieure comme se terminent maintenant plusieurs des plus grandes espèces de cactus ; et cette hypothèse tire une force nouvelle de la grande quantité de petites feuilles qui entouraient le tronc dans toute son étendue.

Les impressions ou cicatrices qu’ont laissées les articulations des feuilles sur les cannelures longitudinales des troncs de sigillaires sont disposées par rangées verticales sur le milieu de chaque cannelure, dans toute la longueur du tronc. Chacune de ces cicatrices indique la place qu’occupait une feuille, et l’on y voit ordinairement deux ouvertures par où les faisceaux vasculaires traversaient l’écorce pour mettre les feuilles en communication avec l’axe de la plante. L’on n’a pas encore rencontré jusqu’ici de feuilles qui soient demeurées fixées au tronc, de telle sorte que pour ce qui concerne

  1. Pl. 56, fig. a, b, c.