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SÉRIE DE TRANSITION.

les plus anciennes dans les plus récentes, et il a établi sur ce fait une conjecture importante relativement aux décroissemens successifs de température et aux variations climatériques qui ont eu lieu à la surface du globe. C’est ainsi que la grande formation houillère possède environ 120 espèces connues de fougères, lesquelles constituent presque une moitié de la flore connue tout entière de cette formation ; mais ces espèces ne reproduisent qu’un petit nombre des formes que l’on rencontre maintenant dans l’ensemble des fougères vivantes, et elles appartiennent en presque totalité à la tribu des polypodiacées, qui renferme encore maintenant le plus grand nombre d’espèces arborescentes[1]. Dans cette même

  1. Les figures 7 et 57 de la pl. 1 représentent deux des formes les plus gracieuses de fougères arborescentes qui ornent nos contrées tropicales modernes, où elles atteignent une taille de quarante à cinquante pieds.

    On voit dans l’escalier du Muséum britannique une fougère arborescente haute de quaranie pieds alsophila Brunomiana provenant de Silhet, dans le Bengale. Les tiges de ces fougères se distinguent de celles de tous les monocotylédones arborescens par la forme spéciale et la disposition des cicatrices que laissent les pétioles après que les feuilles sont tombées. Dans les palmiers et dans les autres arbres monocotylédones, les feuilles ou leurs pétioles embrassent la tige et laissent des cicatrices transversales, alongées en forme d’anneaux, et ayant leur plus grand diamètre dans le sens horizontal. Dans les fougères, à la seule exception près des angiopteris, les cicatrices sont elliptiques ou rbomboïdales, et leur diamètre vertical est le plus grand.

    M. Ad. Brongniart (Histoire des végétaux fossiles, p. 261, pl. 79 et 80) a décrit et figuré la tige et la feuille d’une fougère arborescente (Anomopteris Mongeotii), du grès bigarré de Heilegenberg dans les Vosges. On rencontre, dans la formation du nouveau grès rouge de ce même district, de belles feuilles de cette espèce, ayant encore parfois leurs capsules de fructification adhérentes aux folioles.

    M. Cotta a publié un ouvrage intéressant sur les débris fossiles de fougères arborescentes que l’on rencontre en abondance dans le nouveau grès rouge de Saxe, près de Chemnitz. (Dendrolithen. Dresde et Leipsik, 1832.) Les débris consistent surtout dans des fragmens de tronc de plusieurs espèces perdues, que leur structure rapproche assez des fougères arborescentes actuelles, pour que l’on puisse les rapporter