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SÉRIE DE TRANSITION.

des fougères actuelles, par rapport à la température, nous met à même d’apprécier, jusqu’à un certain point, les renseignemens que nous fournissent les caractères des fougères fossiles sur l’état et les conditions climatériques de la surface ancienne de notre globe.

Le nombre total des espèces de fougères connues est d’environ 1,500 ; ces espèces se partagent en trois groupes sous le point de vue de leur distribution géographique.

Le premier groupe comprend les fougères des zones froides et tempérées de l’hémisphère nord ; il se compose de 144 espèces.

Le second, celles de la zone tempérée du sud, renfermant le cap de Bonne-Espérance, une partie de l’Amérique du Sud, la portion extra-tropicale de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Zélande. On y compte 140 espèces.

Enfin le troisième groupe s’éloigne de l’équateur jusqu’à 30 ou 35° au nord et au sud ; il renferme 1,200 espèces.

La comparaison du nombre des fougères avec l’ensemble des autres végétaux nous donnera une idée de l’importance relative de cette famille, par rapport au district ou à la période que nous étudierons. Ainsi, dans le nombre total des espèces actuelles connues, les phanérogames entrent pour 45,000, les fougères pour 1,500 ; le rapport est celui de 30 à 1. En Europe, ce nombre varie depuis 35 : 1, jusqu’à 80 : 1 ; moyenne, 60 : 1. Quant aux contrées intertropicales, M. de Humboldt estime que ce rapport est celui de 36 à 1 pour l’Amérique équinoxiale ; et M. Brown donne 20 : 1 comme exprimant le rapport du nombre total des végétaux à celui des fougères, dans les parties des régions intertropicales qui sont les plus favorables au développement de ces dernières[1].

  1. Appendice à l’expédition de Tuckey au Congo, p. 42.