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CRINOÏDIENS.

ques du comté de Derby, et la roche noire des buttes de calcaire carbonifère des environs de Bristol, sont des exemples bien connus de terrains stratifiés ainsi composés ; et ces exemples font voir quelle large part ont eue parfois les débris animaux dans l’accroissement de volume des matériaux qui composent l’enveloppe minérale du globe.

Les débris fossiles dont il s’agit ont été long-temps connus sous le nom de pierres liliformes (stone lilies), ou encrinites. On les a dernièrement réunis en un ordre sous le nom de crinoïdes. Cet ordre comprend plusieurs genres et un grand nombre d’espèces, que Cuvier place après les astéries, dans l’embranchement des zoophytes. Presque tous paraissent avoir été fixés soit sur le fond de la mer, soit sur des corps flottans étrangers[1].

Les deux genres les plus remarquables de cette famille sont connus depuis long-temps des naturalistes sous les noms d’encrinite et de pentacrinite. Le premier[2] est celui dont les espèces rappellent le plus la forme d’un lys ; elles sont

  1. Ces animaux font le sujet d’un excellent travail de M. Miller, intitulé : Natural History of the Crinoïdea, or Lilyshaped animals. On voit représentée, pl. 48 et 49, fig. 1, une des espèces les plus caractéristiques de cette famille, celle même à laquelle on adonné la première le nom de pierres liliformes (lily-stone), et deux autres espèces, pl. 47, fig. 1, 2 et 5. Ces figures feront mieux comprendre la description suivante, qu’en donne M. Miller :

    « Cet animal offre une colonne ronde, ovale ou angulaire, formée de nombreux articles, et supportant à son sommet une série de lames ou d’articles qui forment un corps cupuliforme, où sont contenus les viscères, et donnant naissance, à son bord supérieur, à cinq bras articulés qui se divisent en des doigts tentaculiformes plus ou moins nombreux, rangés tout autour de l’ouverture de la bouche (pl. 47, fig. 6, x et 7, x). Cette bouche est située au centre d’une voûte composée de plaques, et s’étendant au dessus de la cavité abdominale ; et elle est susceptible de prendre par certaines contractions la forme d’une trompe ou d’un cône.

  2. Pl. 49, fig. 1, et pl. 47, fig. 1, 2 et 3.