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NUMMULITES.

une dernière chambre plus grande où ait pu être contenue quelque portion du corps de l’animal. Les chambres sont extrêmement nombreuses, et des cloisons transversales les partagent en petites subdivisions. Le siphon manque[1]. La forme des parties essentielles varie dans chaque espèce appartenant à ce genre ; mais leurs principes de construction et le mode suivant lequel elles remplissent leurs fonctions paraissent avoir été les mêmes dans toutes.

Les nummulites ne sont pas les seuls débris animaux qui constituent les couches calcaires de l’enveloppe du globe. Il est d’autres coquilles, d’une taille encore plus petite, qui ont produit des résultats plus grands et plus surprenans. Lamarck[2], en parlant des millioles, petites coquilles multiloculaires dont la grosseur n’excède pas celle d’un grain de millet, et qui remplissent les couches de plusieurs carrières des environs de Paris, a fait ressortir l’influence géologique qu’ont exercée ces petits corps, en raison de leur excessive abondance. À la vue de leur taille insignifiante, dit-il, on hésite à porter l’examen sur ces coquilles microscopiques ; mais on cesse de les regarder avec ce mépris, lorsque l’on considère que c’est à l’aide des objets les plus petits que la nature produit quelquefois ses plus remarquables, ses plus imposans phénomènes. Ce qu’elle semble perdre en volume, dans la création des êtres vivans, elle le regagne amplement par le nombre des individus qu’elle sait multiplier jusqu’à l’infini avec une admirable promptitude. Les restes de ces individus si petits ont grossi davantage la masse des matériaux qui constituent la croûte extérieure du

  1. On voit, pl. 44, fig. 6 et 7, des coupes de deux espèces de nummulites copiées d’après Parkinson. Ces coupes montrent de quelle manière es spirales s’enroulent les unes sur les autres, et comment elles sont partagées par des cloisons obliques.
  2. Animaux sans vertèbres. T. vii, p. 611.