Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/358

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
336
NUMMULITES.

La plupart de ces coquilles sont microscopiques, et abondent dans les eaux de la Méditerranée et de l’Adriatique. Leurs espèces fossiles se trouvent principalement dans les terrains tertiaires, et, jusqu’à ce jour, c’est en Italie qu’on les a surtout rencontrées[1] ; mais on en voit dans la craie de Meudon, dans le calcaire jurassique de la Charente-Inférieure, et dans l’oolite de Calne. Le marquis de Northampton en a découvert dans des silex de la craie des environs de Brighton.

Je ne m’occuperai dans ce chapitre que du genre nummulite, que M. d’Orbigny place dans sa section des nautiloïdes. Ces coquilles[2] sont ainsi appelées à cause de leur ressemblance avec une pièce de monnaie. Leur taille varie depuis celle d’un écu de six livres, jusqu’à une petitesse microscopique ; et elles occupent une place importante dans l’histoire des coquilles fossiles, à cause de leur quantité prodigieuse dans les étages supérieurs des terrains secondaires, et dans plusieurs des couches tertiaires. Souvent on les rencontre amoncelées, et serrées les unes contre les autres, comme les grains dans un tas de blé. Dans cet état, elles forment une partie considérable de la masse entière de plusieurs montagnes, comme on le voit dans les terrains calcaires tertiaires de Vérone et du Monte Bolca, et dans les terrains stratifiés secondaires des formations crétacées, dans les Alpes, par exemple, dans les monts Carpathiens et dans les Pyrénées. Quelques unes des Pyramides et le Sphynx de l’Égypte sont construites avec un calcaire rempli de nummulites.

    phalopodes la construction de ces coquilles multiloculaires est encore un objet de doutes pour plusieurs d’entre elles, et qu’il y a des auteurs qui leur attribuent une origine toute différente.

  1. Pl. 44, fig. 6 et 7.
  2. Voyez Soldani, que nous avons déjà cité page 102.