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BÉLEMNITES.

cornées et les réservoirs à encre qui attestent l’existence des calmars dans le lias de Lyme-Regis. On a trouvé tout récemment dans la même localité, en connexion avec des bélemnites, des réservoirs tout semblables dont quelques uns ont près d’un pied en longueur. On peut conclure de là quelle était la taille des bélemno-seiches[1] auxquelles ces débris ont appartenu.

  1. Je communiquai en 1829, à la Société géologique de Londres, un mémoire sur les relations probables du genre bélemnite avec certains réservoirs d’encre fossile revêtus d’une brillante couleur nacrée, qui se rencontrent dans le lias de Lyme-Regis (Voy. le Magasin philosophique, nouv. série 1829, p. 388) ; et je fis exécuter à la même époque les dessins de la planche 44″, d’après les échantillons fossiles même qui m’avaient conduit à regarder ces restes comme provenant de céphalopodes en rapport avec les bélemnites. Mais j’en ajournai alors la publication, dans l’espoir qu’une démonstration de cette proposition me serait un jour offerte par quelque échantillon où le réservoir dont il s’agit aurait conservé ses connexions avec l’étui ou avec le corps de la bélemnite.

    C’est en effet cette démonstration décisive qu’a rencontrée depuis (octobre 1824) M. Agassiz, dans deux pièces faisant partie du cabinet de mademoiselle Philpotts, à Lyme-Regis (pl. 44′, figures 7, 9).

    Dans chacun de ces échantillons en effet, un réservoir pareil à ceux dont nous avons parlé se voit à la partie interne et antérieure du fourreau d’une bélemnite parfaitement conservée} et cette découverte nous permet de rapporter avec certitude toutes les espèces de bélemnites à une famille de céphalopodes pour laquelle nous avons proposé, M. Agassiz et moi, le nom de bélenmo-seiche (belemnosepia). On rencontre parfois de ces réservoirs en contact avec des traces isolées d’alvéoles de bélemnites, mais elles sont plus ordinairement revêtues seulement d’une couche mince d’une nacre brillante.

    L’échantillon représenté pl. 44″, fig. 1, m’a été communiqué en 1829 par mademoiselle Marie Anning, qui le regardait comme provenant d’une bélemnite. On y voit en dessous les stries d’accroissement de l’étui corné antérieur ; mais il n’y reste aucune trace de l’étui calcaire : c’est à l’intérieur du premier qu’est renfermé le réservoir d’encre ; la forme conique de cette chambre antérieure paraît avoir été altérée par la pression. Elle est formée par une substance lamelleuse mince (pl. 44″ fig. 1, d) qui en certains points est d’une brillante couleur nacrée, tandis que sur d’autres elte offre simplement l’apparence de la corne. La surface intérieure de cette enveloppe