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BÉLEMNITES.

étudiées ; mais ils en diffèrent par l’étui fibreux conique qui enveloppe leurs chambres et dont la forme est celle de la pointe d’un fer de flèche.

M. de Blainville a donné dans son mémoire important sur les bélemnites (1827) tine liste de quatre-vingt-onze auteurs qui, depuis Théophraste, se sont occupés de ce même sujet. Ceux d’entre eux dont l’opinion a le plus de valeur se sont réunis à l’hypothèse que ces corps ont été formés par des céphalopodes rapprochés de nos seiches modernes. MM. Voltz, Zeiten, Raspail et le comte Munster les ont pris successivement pour sujet de plusieurs mémoires importans. Les notices de M. Miller dans les transactions géologiques de l’année 1826 et celles de M. Sowerby dans le sixième volume de sa conchyliologie minérale, sont ce que l’on a publié en Angleterre de plus important sur les bélemnites.

Une bélemnite était une coquille interne composée qui renfermait trois parties essentielles, que l’on rencontre rarement toutes ensemble dans un état parfait de conservation.

D’abord une coquille ou étui extérieur conique fibro-calcaire s’ouvrant à son extrémité la plus large en un cône creux[1].

  1. Pl. 44′, fig. 17 ; pl. 44, fig.7, 6, 10, 11, 12.

    On désigne ordinairement sous le nom d’étui cette portion de la bélemnite. Elle se compose d’une série de cônes qui s’emboîtent, et dont la plus grande enveloppe complètement tous les autres (pl. 44, fig. 17). Ces cônes sont formés de carbonate de chaux cristallisé, disposé en fibres qui rayonnent d’un axe située en dehors du centre. L’état cristallin de cette coquille paraît être le résultat d’infiltrations calcaires qui ont pénétré, après qu’elle fut enfouie, dans les intervalles des fibres rayonnantes calcaires dont elle était originairement composée, L’opinion qui veut que les bélemnites aient fait partie à cet état pierreux lourd et solide de l’organisation d’une seiche vivant et nageant dans les eaux, est en contradiction avec tout ce que l’étude de l’organisation interne des céphalopodes vivans nous a fait connaître d’analogies. L’odeur de corne brûlée que répand cette partie des bélemnites, lorsqu’on la soumet à l’action du feu, est due aux débris de mem-