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NAUTILE SIPHON.

Le siphon dans cette espèce, traversant le bord interne des cloisons[1], ne fournissait au manteau de l’animal qu’un moyen

    aériennes, de telle sorte que la série tout entière des cloisons se trouve comme réunie en une sorte de chaîne spirale continue. Cette réunion est produite par l’agrandissement et l’alongement du collier destiné au passage du siphon, lequel prend la forme d’un entonnoir long et élargi, dont l’extrémité s’engage dans le col de l’entonnoir voisin (c), tandis que son bord interne s’appuyant sur le tour du spire sous-jacent, transmet à la voûte que forme ce dernier une partie de la pression qui s’exerce de l’extérieur sur les cloisons transversales, dont il accroît ainsi la résistance.

    Comme ce mode de structure rend impossible qu’un siphon extensible puisse se distendre dans l’intérieur même des cavités aériennes, ainsi que cela a lieu chez les autres espèces de nautiles et chez les ammonites, le diamètre du tube en entonnoir a été fort agrandi., et le siphon peut s’y dilater assez pour admettre la quantité de liquidé nécessaire à faire plonger l’animal.

    À chaque articulation des entonnoirs, le diamètre du siphon se contracte de la même manière que le siphon des ammonites et des nautiles se contracte dans son passage à travers les ouvertures des lames transversales qui cloisonnent ces coquilles.

    Un autre point de l’organisation du siphon, que la coquille dont il s’agit nous fait connaître, c’est l’existence d’un étui calcaire de consistance molle (pl. 43, fig..1, b, c, d), tout pareil à celui que nous avons déjà observé dans le nautile (pl. 31, fig. a, b, c, d), et qui se trouve dans l’intervalle qui sépare chacun des entonnoirs, du siphon ou tube membraneux qui y est contenu. On voit (pl. 43, fig. 1, b) une coupe de ce fourreau qui enveloppe l’extrémité la plus petite de l’entonnoir a1. De c en d il se continue à l’intérieur de l’entonnoir suivant, a2 jusqu’à ce que ce dernier se termine lui-même en e. Au point e et au point f se voit l’origine de deux de ces fourreaux parfaitement conservés, et tout pareils à celui dont b, c, d, représentent une coupe. D’après la manière dont ce fourreau rattachait l’extrémité de l’entonnoir supérieur à la bouche de celui qui venait après, on peut conclure qu’il jouait le rôle d’un collier, et qu’il interrompait toute communication de l’intérieur du tube calcaire où était logé le siphon avec l’intérieur des chambres aériennes. La capacité de ce tube calcaire suffisait non seulement à contenir le siphon dans son état de dilatation, mais à contenir en outre un certain volume d’air qui avait pour effet de repousser par son élasticité le fluide contenu dans le siphon, comme nous avons supposé qu’agissait l’air contenu dans les chambres du nautilus pompilius.

  1. Pl. 43. fig. 2, b1, b2, b3.