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CONSTRUCTION DES COQUILLES.

armure défensive et d’un flotteur, elles devaient réunir la double condition de la légèreté et de la solidité. Elles devaient être légères pour venir flotter à la surface des eaux ; elles devaient être solides, pour supporter la pression à laquelle elles étaient soumises lorsque l’animal descendait au fond de la mer. Aussi trouvons-nous ces deux conditions remplies par la disposition admirablement calculée que prennent les matériaux qui entrent dans leur composition.

En premier lieu, la coquille entière forme une arcade ou une voûte continue et roulée en spirale autour d’elle-même, de façon que chaque tour externe s’appuie par sa base sur le sommet du tour intérieur qui le précède, et qu’ainsi la carène ou la face dorsale est calculée pour offrir à la pression extérieure la même résistance qu’offre la coquille d’un œuf à une pression agissant dans le sens de son plus grand diamètre.

Outre cette disposition en arcade continue, la coquille en offre une seconde, qui est pour elle un principe de solidité, dans l’existence de côtes ou arcades transversales qui donnent à plusieurs de leurs espèces leurs traits caractéristiques les plus importans, et qui les embellissent toutes de ce genre de beauté particulier qui résulte constamment de la répétition symétrique de courbes spirales en série (pl. 37, fig. 1-10).

L’accroissement de force que produit cette disposition des côtes à la surface de la coquille est une conséquence d’un prin-

    entier, son extrémité la plus ouverte ayant seule admis la matière du lias. Nous pouvons conclure de la connaissance de ces sortes d’échantillons que l’animal qui habitait les ammonites ne possédait pas de réservoir d’encre : si en effet un tel organe eût existé, on eût retrouvé des traces de la couleur qu’il contenait, dans l’intérieur de la cavité où se retira le corps de l’animal au moment de sa mort. La protection qu’il trouvait dans sa coquille lui rendait probablement ce moyen de défense inutile.