Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/318

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
296
AMMONITES.

raisons de croire que ce sont là des coquilles entièrement externes, et dans lesquelles l’animal avait une position tout à fait analogue & celle qu’occupe dans la sienne le mollusque du nautilus pompilius (pl. 31, fig. 1).

Ainsi que l’a fait voir M. De la Bêche, il est démontré, par l’état minéral de la chambre antérieure chez plusieurs ammonites du lias de Lyme-Régis, que le corps tout entier de l’animal y était renfermé, et que ces mollusques furent détruits soudainement, et ensevelis dans le sédiment vaseux qui a formé le lias, avant que leurs corps fussent tombés en décomposition ou qu’ils eussent été dévorés par les crustacés carnivores qui abondaient à cette époque au fond des mers[1].

Comme ces coquilles avaient à remplir le double office d’une

    est un argument puissant contre l’opinion que ç’auraient été des coquilles internes. Ces épines, qui sur une coquille externe eussent été d’excellens moyens de défense, nous paraissent sans utilité, et peut-être même nuisibles, dès que nous les supposons associées à une coquille interne ; et nous n’en avons d’exemple dans aucune des organisations que nous avons été à portée d’étudier.

  1. Dans les ammonites dont il est ici question, la partie la plus antérieure de la première grande chambre qui servait de logement à l’animal n’est remplie de substance pierreuse que jusqu’à une profondeur peu considérable (pl. 36, de a en b) ; le reste de la cavité de cette chambre, de b en c, est rempli par un spath calcaire brun, qui, d’après le docteur Prout, ne, doit sa couleur qu’à la présence d’une matière animale, tandis qu’au contraire les chambres aériennes internes et le siphon sont occupés par du spath calcaire pur et blanc. Ainsi l’espace où se voit le spath calcaire brun dans la chambre antérieure représente celui qu’occupait le corps de l’animal après qu’il se fut retiré dans sa coquille au moment de sa mort, en laissant vide la portion de la chambre comprise depuis a jusqu’à b, où s’est introduit le sédiment vaseux dans lequel la coquille se trouva ensevelie.

    J’ai en ma possession plusieurs échantillons de l’A. communis du lias de Whitby, dans lesquels la portion de la chambre externe ainsi remplie par le spath calcaire occupe presque le dernier tour de spire tout