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NAUTILES.

élevée et flottant à l’aise au dessus du corps. Et comme cette coquille tend sans cesse à s’élever vers la surface, le mollusque se fixe et rampe sur le fond au moyen d’un disque musculaire puissant, employant ses tentacules en toute liberté pour saisir la proie dont il se nourrit[1].

Hooke[2] pense que les chambres aériennes sont alternativement occupées par de l’air et par de l’eau ; Parkinson admet[3] que ces chambres ne peuvent recevoir l’eau dans leur intérieur, et que les mouvemens d’ascension ou de descente sont dus à l’introduction alternative de l’air ou de l’eau dans l’intérieur du siphon. Mais il n’a pu indiquer l’origine de cet air au fond des eaux, et il n’a pas pu expliquer davantage par quel moyen l’animal modifie le tube et l’air qui y est contenu, et duquel dépendent les diverses circonstances de ses mouvemens de transport dans les eaux[4]. La théorie d’après laquelle les chambres de la coquille sont constamment remplies d’air seulement, tandis que c’est le siphon qui règle les mouvemens de l’animal par le déplacement du liquide péricardial, paraît satisfaire à toutes les conditions de ce problème d’hydraulique qui est demeuré jusqu’ici sans solution satisfaisante.

  1. Si les chambres se remplissaient d’eau, la coquille ne serait plus soutenue que par une action musculaire, et au lieu de se tenir verticalement au dessus du corps, dans une position commode et sûre, elle serait continuellement entraînée à tomber sur le côté et, par conséquent, exposée à des frottemens sur le fond qui la détérioreraient en même temps que l’animal demeurerait exposé aux attaques de ses ennemis. D’après Rumphins, le nautile rampe avec assez de vitesse, la coquille en haut, la tête et les barbes (tentacules) contre le fond. L’auteur a observé lui-même que la coquille du planorbis-corneus occupe la même position verticale lorsque l’animal rampe au fond de l’eau.
  2. Hook’s Experiments, in-8, 1726, p. 508.
  3. Organic remains, t. 3, p. 102.
  4. Les observations récentes de M. Owen prouvent qu’il n’existe pas de glande en rapport avec le siphon, pareille à celle qui, suivant l’opinion reçue, sécrète l’air de la vessie natatoire des poissons.