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MÉCANISME DU SIPHON.

Si nous supposons en effet que ce sac ou péricarde (p, p) contient un fluide péricardial qui peut passer de là dans le siphon (n), cet ensemble d’organes constituera un appareil hydraulique tout à fait propre à faire varier le poids spécifique de la coquille, de telle sorte qu’elle plongera quand l’animal forcera le fluide a pénétrer dans le siphon, tandis qu’au contraire, lorsque ce fluide rentrera dans le péricarde, la coquille devenue plus légère remontera vers la surface. Dans cette hypothèse, les chambres devaient être constamment remplies d’air seulement, dont l’élasticité permettait la dilatation et la contraction alternative du siphon, pour admettre ou rejeter le fluide péricardial.

Le principe d’après lequel, suivant cette explication, le nautile actuel s’élève ou descend au sein des eaux est, ainsi que nous l’avons déjà dit, le même auquel sont dus les mouvemens des ludions (water balloon). En forçant une certaine quantité d’air à pénétrer dans le petit ballon qui les surmonte, on accroît la masse de substance qui y est contenue sans en augmenter la capacité ; le poids spécifique s’en accroît donc, et l’instrument plonge. Si au contraire, en supprimant la pression, on permet à l’air contenu dans la chambre de reprendre l’équilibre qu’on lui a fait perdre et de chasser l’eau, son poids spécifique diminue, et le ludion vient flotter à la surface[1].

Pour terminer cet essai où je me suis efforcé de mettre en lumière la structure et l’économie des nautiles fossiles par l’économie et la structure des espèces vivantes, je vais faire voir de quelle utilité furent pour les mouvemens du nautile flambé, soit au fond, soit à la surface même des eaux, des cavités que nous supposons remplies d’air seulement, et un siphon renfermant seulement un fluide qui peut pas-

  1. Voy. la note précédente.