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NAUTILES.

Nous mentionnerons encore une quatrième particularité d’organisation, au moyen de laquelle l’appareil qui donne à la coquille la faculté de flotter s’accroît dans une proportion exacte avec le volume du corps de l’animal et avec le poids toujours croissant de la chambre extérieure où il est contenu. Cet accroissement s’effectue par l’addition successive de nouvelles cloisons transversales en travers du fond de la chambre antérieure, de telle sorte que la partie de la coquille qui devient trop étroite pour contenir le corps se convertit en de nouvelles chambres aériennes. Cette opération, répétée à des intervalles en rapport avec les périodes successives d’accroissement de la coquille, la maintient dans la faculté de flotter à la surface des eaux, en la faisant passer par des accroissemens graduels et périodiques, jusqu’à, ce que l’animal qu’elle contient soit arrivé à son état le plus complet[1].

Nous trouvons, dans les distances qui séparent entre elles les cloisons successives, une cinquième particularité de structure digne d’attention par les résultats mécaniques qu’elle procure[2]. Si ces distances en effet se fussent accrues dans la même proportion que le diamètre des cavités aériennes, les portions de la coquille extérieure qui constituent les parois des cavités les plus grandes, et qui ont à supporter la pression la plus forte,

    planche, d’après le nautilus hexagonus, s’étend à d’autres espèces de la même famille, dont plusieurs n’offrent que des cannelures beaucoup plus petites ; et on la retrouve encore dans d’autres familles de coquilles cloisonnées fossiles, dans les ammonites, par exemple, planches 35 et 38 ; dans les scaphites, pl. 44, fig. 15, dans les hamites pl. 44, fig. 8-13 ; dans les turrilites pl. 44, fig. 14 ; et dans les baculites pl. 44, fig. 5.

  1. Il existe un jeune nautilus pompilius dans la collection de M. Broderip, qui ne présente que dix-sept cloisons : Le docteur Hook assure en avoir vu où il y en avait jusqu’à quarante. La pl. 42, fig. 1 représente un moule de l’intérieur des cavistes aériennes du nautilus hexagonus.
  2. Pl. 31, fig. 1, et pl. 32, fig. 1 et 2.