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CHAMBRES AÉRIENNES.

Les nautiles[1] forment un genre naturel de coquilles spirales discoïdales partagées à l’intérieur en une série de chambres séparées les unes des autres par des cloisons transverses ; ces cloisons sont percées à leur centre, ou près de leur face interne, pour laisser passer le tube membraneux que nous avons déjà mentionné sous le nom de siphon[2].

La chambre externe, ouverte au dehors, offre une grande étendue, et le corps de l’animal y est contenu : les chambres intérieures sont fermées et ne contiennent que de l’air, et elles ne communiquent avec la chambre externe que par la petite ouverture pratiquée dans chaque cloison pour le passage du tube membraneux qui traverse toute la série des cloisons jusqu’à l’extrémité même de la coquillé[3]. Ces chambres aériennes ont pour but de contrebalancer le poids de la coquille, et de donner à l’ensemble de l’animal un poids spécifique si rapproché de celui de l’eau que la différence résultant de l’admission du liquide dans le siphon, ou de son expulsion, suffise pour produire des mouvemens de descente ou d’ascension[4].

  1. Pl. 31, fig. 1 et pl. 32, fig. 1 et 2.
  2. Pl. 31, fig. 1, pl. 32, fig. 2 et pl. 33.
  3. Pl. 31, y, y, a, b, c, d, e, et pl. 32, a, b, c, d, e, f.
  4. Le siphon représenté pl. 31, fig. 1, fait bien voir la structure et les usages de cet organe. Dans les chambres les plus petites, à partir de d, il est entouré d’une enveloppe ou étui mince, d’une substance calcaire presque pulvérulente, et d’une consistance tellement molle qu’on peut facilement l’enlever avec le bec d’une plume ; cette gaine est susceptible des mêmes mouvemens de contraction et de dilatation que le tube membraneux lui-même qui y est renfermé. On rencontre souvent conservé dans les nautiles fossiles un pareil étui calcaire formé (pl. 32 fig. 2 et 3, et pl. 33) par une série de tubes de carbonate de chaux étroitement fixés à l’espèce de collier qui entoure l’ouverture de chacune des cloisons transversales. Dans des chambres de la coquille récente figurée pl. 31 (fig. 1, a, b, c, d), cet étui est en partie séparé du tube membraneux, qui s’est desséché et a pris la forme d’une substance élastique noire rappelant le tube siphonculé continu et