Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
NAUTILES.

Ce type, qui reproduit sous nos yeux l’organisation de tant de millions de créatures depuis long-temps balayées de la surface du globe, nous met à même d’étudier les usages auxquels servaient leurs coquilles cloisonnées fossiles, et de prouver l’existence d’un ordre et d’un plan disposant les mécanismes à l’aide desquels elles remplissaient leurs importantes fonctions. En voyant combien ces mécanismes sont semblables à ceux que nous offrent des animaux faisant partie de la création à laquelle nous appartenons, nous concluons que ces arrangemens si parfaits, ces admirables harmonies, malgré l’espace de temps énorme qui a séparé les époques où elles se sont manifestées, ont leur origine commune dans la volonté, dans les plans d’une seule et même intelligence.

Ainsi nous allons aborder l’étude de la structure et des usages des coquilles cloisonnées fossiles, en partant de la connaissance que nous avons, que les coquilles modernes du nautile et de la spirule appartiennent à des céphalopodes actuellement existans ; et à l’aide de ce fait, nous espérons pouvoir mettre en lumière l’histoire de ces quantités immenses de coquilles fossiles semblablement construites, dont les usages et les fonctions sont demeurés jusqu’ici sans une explication satisfaisante.

Tous ces fossiles peuvent se partager en deux classes dis-

    avaient jeté quelque doute sur l’authenticité de cette découverte ; d’abord le peu d’accord qu’il y a entre les deux figures qui en ont été données, l’une dans l’Encyclopédie méthodique, l’autre dans le Voyage de Peron ; puis la perte de l’échantillon lui-même, avant qu’il eût subi aucun examen anatomique ; mais la rencontre qu’a faite depuis le capitaine King de la même coquille fixée à un fragment mutilé d’un céphalopode voisin de la seiche ne permet pas de douter que la spirule ne soit bien réellement une coquille interne dont la portion dorsale seule est externe, ainsi qu’on le voit dans chacune des figures qui en ont été faites d’après l’échantillon de Peron (pl. 44, fig. 1).