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NAUTILES.

le nautilus pompilius, ou nautile flambé et chez la spirule[1].

Je vais traiter avec quelques détails l’histoire de ces coquilles parce que les conclusions auxquelles m’a conduit l’étude longue et minutieuse que j’ai faite des espèces fossiles différent de l’opinion qu’ont émise Cuvier et Lamarck sur la question de savoir si les ammonites sont des coquilles externes, et qu’elles diffèrent aussi des idées généralement reçues relativement a l’usage du siphon et des chambres aériennes, soit dans les nautiles, soit dans les ammonites.


Le nautile.


Le nautile n’existe pas seulement dans nos mers tropicales actuelles, mais c’est un des genres qui se rencontrent à l’état fossile dans les formations de tous les âges. Les mollusques, habitans de ces coquilles, se montrèrent des premiers dans les mers primitives, et ils se sont maintenus à travers tous les changerons qu’ont subis les habitans des océans.

C’est dans l’excellent mémoire de M. Owen, publié en 1832 seulement, que l’on trouve la première description scientifique de cet animal dont la coquille est connue depuis une antiquité reculée[2]. Ce mémoire est donc d’une haute importance pour la géologie, car nous lui devons de pouvoir affirmer, avec bien

  1. Pl. 31, fig. et pl. 44, fig. 1, 2.

    Je ne fais pas mention de la coquille plus connue de l’argonaute, ou nautile papyracé, parce que, n’étant pas une coquille cloisonnée, elle n’offre point un rapport aussi direct avec l’objet que je me propose ici, et aussi parce que l’on ne sait pas encore d’une manière certaine si la seiche que l’on y trouve l’a réellement construite, ou si ce n’est que le parasite d’une coquille appartenant à quelque autre animal encore inconnu. MM. Broderip, Gray et Sowerby t’attribuent à quelque mollusque voisin de la carinaire.

  2. C’est un fait curieux que, bien que la coquille du nautile ait été connue des naturalistes dès l’époque d’Aristote, et se trouve en abondance