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COQUILLES CLOISONNÉES.

sieurs espèces et de plusieurs genres d’un caractère beaucoup plus complexe.

Le nombre prodigieux, la variété et la beauté des coquilles cloisonnées fossiles qui remplissent les terrains stratifiés de transition et ceux de la période secondaire, nous font un devoir impérieux de rechercher dans l’étude de la nature vivante l’histoire des caractères et des habitudes des êtres qui les ont construites et des fonctions que ces êtres remplissaient dans l’économie générale du monde des animaux ; or, si nous pouvons espérer de recueillir les élémens d’une pareille histoire, c’est surtout chez ces habitans des mers actuelles dont les coquilles offrent le plus d’analogie avec les fossiles éteints qui sont soumis à nos observations, et nommément chez

    durant les périodes secondaires l’ordre plus élevé des céphalopodes carnivores. Il y a dans cette substitution une rétrogradation qui nous semble devoir porter un coup mortel à cette doctrine de progrès continu, que défendent surtout ceux qui refusent d’admettre l’intervention réitérée de la puissance créatrice dans les changemens successifs qu’a subis l’animalité.

    Il résultera de l’étude que nous allons faire des coquilles de nautiles fossiles, qu’elles ont conservé, dans les terrains stratifiés de tous les âges, la simplicité primitive de leur structure, et que cette structure est essentiellement dans le nautilus-pompilius ou nautile flambé des mers actuelles ce qu’elle était dans les espèces fossiles les plus anciennes des couches de transition. En même temps nous verrons la famille des ammonites, si voisine de la précédente et dont les coquilles sont d’un travail plus compliqué que celles des nautiles, commencer d’exister à la même époque reculée des formations de transition et s’éteindre dès la fin des formations secondaires. Les coquilles multiloculaires des genres voisins nous offriront des exemples plus récens de genres et d’espèces dont la création a été suivie de leur extinction périodique et complète, postérieurement à l’époque où ont disparu les ammonites, ou à cette époque-là même. Je citerai, parmi ces coquilles, les genres hamite, turrilite, scaphite, baculite et belemnite ; et je vais dans la présente section signaler quelques particularités de l’histoire de chacun de ces genres.