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OSSELETS DORSAUX DE CÉPHALOPODES.

Dans une communication que je fis à la société géologique, en février 1829, j’annonçai que ces réservoirs d’encre fossiles trouvés dans le lias de Lyme-Regis offraient des connexions avec certaines pièces cornées qui ressemblent aux osselets dorsaux des calmars modernes.

Les lames dorsales fossiles n’offrent aucune trace de nacre ; elles sont formées de lames minces d’une substance semi-transparente qui ressemble à de la corne. On les trouve si parfaitement conservées que l’on peut comparer leur structure intérieure jusque dans ses détails les plus minutieux avec celle du même organe chez les calmars modernes ; et il résulte de cet examen la même conséquence que nous avons vue ressortir déjà tant de fois de nos études des débris organisés fossiles, savoir que les espèces fossiles diffèrent de celles qui les représentent dans la création actuelle, mais que l’organisation a été fondée sur les mêmes principes dans les genres, et souvent même dans les familles tout entières dont ces genres font partie.

Les débris pétrifiés de calmars fossiles ajoutent donc un nouvel anneau à cette chaîne d’argumens que nous voulons faire servir à relier entre eux les systèmes divers de création qui se sont succédé sur notre planète comme des parties distinctes d’un seul plan vaste et uniforme. La réunion de ces deux organes, un réservoir d’encre et un osselet dorsal ressemblant à une penne, constitue dans les calmars modernes une disposition remarquable, et qui compense pour ces animaux l’absence d’une coquille externe comme moyen de défense contre les êtres qui habitent avec eux le fond des eaux. Or, nous trouvons une semblable association d’organes dans les débris pétrifiés de la même famille qui ont été conservés dans les couches marneuses et calcaires du lias. Cuvier a peint ses dessins anatomiques de la seiche moderne avec l’encre extraite du corps de ce mollusque ; or je possède aussi les débris d’es-