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FAMILLE DES SQUALES.

palatins ou palais. Comme d’ailleurs ces dents sont presque toujours isolées, elles n’offrent que peu d’indices à l’aide desquels on puisse reconnaître de quels animaux elles proviennent.

Dans les mêmes couches on rencontre aussi de grandes épines osseuses armées de piquans sur un de leurs bords et ressemblant à des dents recourbées[1]. Long-temps on a regardé ces corps comme des mâchoires avec leurs dents, et c’est depuis peu seulement que l’on a constaté que c’étaient des rayons épineux dorsaux ; et comme on a été porté à penser qu’elles servaient d’armes défensives ainsi que les rayons dorsaux des genres baliste et silure, on les a désignées sous le nom d’ichthyodorulites.

M. Agassiz, après de longues recherches, rapporte tous ces corps à des genres éteints de la grande famille des squales qu’il partage en trois sous-familles dont chacune contient des formes d’existence propres à certaines époques géologiques et dont les changemens sont simultanés avec les autres grands changemens qui ont eu lieu dans les débris fossiles.

La première et la plus ancienne de ces sous-familles, celle des Cestracions, commence en même temps que les couches de transition, et ne manque dans aucune des formations suivantes jusqu’au commencement de la série tertiaire. Elle n’a plus qu’un seul représentant parmi les espèces actuelles, le cestracion Philippi, ou squale du Port-Jackson.

La seconde famille, celle des Hybodons, commence avec le muschelkalk et peut-être avec la formation houillère ; puis elle se montre dans tout le cours de la série oolitique pour ne disparaître qu’à l’époque où commence la craie.

Enfin la famille des Squaloïdes ou squales vrais commence

  1. Pl. 1, fig. 18.