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TORTUES TERRESTRES.

elles furent, ainsi que ces derniers, entraînées de la terre ferme dans la mer à une distance du rivage peu considérable.

Les rapports étroits qui existent, quant à leurs caractères génériques entre ces tortues fossiles appartenant à des époques géologiques diverses et très reculées, et les espèces qui vivent nos contemporaines, nous fournissent un frappant exemple de l’unité du plan d’après lequel ont été créés les animaux, à partir des époques les plus éloignées, où ces diverses formes d’organisation furent appelées à l’existence. De même que les rames qui terminent les membres des chélonées furent disposées à toutes les époques pour une locomotion au sein des vagues de la mer, de même aussi les pattes des trionyx et des emydes furent dans tous les temps construites pour une vie plus paisible au sein des eaux douces, tandis que celles des tortues de terre n’offrent pas des caractères moins tranchés qui les désignent comme faites pour ramper à la surface du sol et s’y creuser des terriers.

La rencontre des débris fossiles appartenant aux tortues terrestres a été jusqu’ici beaucoup plus rare. Cuvier en cite deux exemples, l’un à Aix, dans des formations très récentes ; l’autre à l’Ile de France. Cependant l’Écosse a offert tout dernièrement la preuve qu’il existait plus d’une espèce de ces reptiles terrestres durant la période de formation du nouveau grès rouge ou grès bigarré,[1], et cette preuve est d’une nature dont on trouve bien peu d’exemples dans l’histoire des débris organiques[2].

    que de Soleure. On trouve aussi des émydes en même temps que des crocodiles à Sheppy et à Harwich, dans des dépôts marins d’argile de Londres ; à Bruxelles, ces derniers se montrent associés à des débris marins : et l’on voit dans le schiste oolitique de Stonesfield, près d’Oxford, des empreintes très parfaites d’écailles cornées, ayant appartenu à des chéloniens.

  1. Pl., 1, n° 17.
  2. Voyez le Mémoire du docteur Duncan sur les traces ou empreintes