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TORTUES FOSSILES.

parmi les espèces aquatiques. Dans chacun de ces animaux, la présence d’un bouclier compense le défaut de vitesse et les protège contre des ennemis qu’ils ne peuvent éviter par la fuite, ni en cherchant leur salut dans des retraites. La géologie nous apprend que cet ordre a commencé à peu près à la même époque que celui des sauriens, et que depuis lors jusqu’à nos jours ces deux ordres n’ont pas cessé d’exister simultanément pendant toute la durée des formations secondaires et tertiaires. On observe aussi que leurs débris fossiles, de même que les espèces modernes, se partagent dans les trois groupes que nous avons déjà signalés, et qui ont été créés pour habiter la terre ferme, l’eau douce ou l’eau salée.

les animaux de cet ordre ne sont rencontrés que dans des couches postérieures à celles de la série carbonifère[1]. Le plus ancien exemple qu’en cite Cuvier[2] est une grande tortue marine trouvée dans le muschelkalk de Luneville ; sa carapace avait huit pieds de long. On en a rencontré une autre espèce marine à Glaris, dans une ardoise que l’on peut rapporter aux formations crétacées les plus anciennes. Une troisième se trouve à Maestricht, dans le grès crétacé supérieur. Toutes ces espèces sont associées aux débris d’autres animaux ayant habité les eaux salées, et, bien qu’elles diffèrent des espèces actuelles en même temps qu’elles diffèrent entre elles, elles offrent néanmoins, dans les principes qui ont dirigé leur construction, une conformité telle avec les conditions d’organisation qui font de nos chélonées modernes des animaux créés pour habiter la mer, que Cuvier a pu pro-

  1. On a figuré dans les Transactions géologiques de Londres (t. 5, pl. 16 fig. 6), comme appartenant au genre trionyx, un débris trouvé dans l’ardoise de Caithness ; mais M. Agassiz a déclaré que ce reste fossile était celui d’un poisson.
  2. Oss. foss. T. 5, 2e partie, page 523.