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SAURIENS TERRESTRES GIGANTESQUES.

toutes ces existences tirent leur origine. Nous avons vu que, d’un côté, toutes les règles qui dominent l’organisation dans la famille actuelle des lézards se montrent rigoureusement maintenues dans les ptérodactyles, tandis que d’un autre côté, à titre de lézards créés pour la locomotion aérienne, comme les oiseaux et les chauves-souris, chacun de leurs organes en particulier a été habilement modifié en vue de cette condition nouvelle. Nous nous sommes arrêtés d’autant plus long-temps aux détails de leurs mécanismes que notre pensée s’est trouvée reportée à des âges plus excessivement reculés, et que nous y avons reconnu la main d’un créateur commun, qui ne se manifeste pas seulement dans les mécanismes de notre propre corps ou de celui des myriades de créatures inférieures qui s’agitent autour de nous, mais dont les soins s’étendent même à la structure d’êtres qu’au premier coup d’œil on pourrait prendre pour un tissu de monstruosités.


SECTION IX.


MÉGALOSAURE[1].


Le Mégalosaure, ainsi que l’indique son nom, était un lézard d’une grande taille, dont on a trouvé, dans les mêmes carrières que nous avons déjà citées, des os et des dents si parfai-

  1. Ce genre a été établi par l’auteur lui-même (Geol. Trans. London, N S, 2e partie, 1824) d’après des échantillons trouvés dans le schiste oolitique de Stonesfield près Oxford, qui est l’endroit où ils se montrent le plus abondans. M. Mantell a découvert des débris du même animal dans la formation wealdienne d’eau douce de la forêt de Tilgate, et nous concluons de cette circonstance qu’il a dû exister pendant le dépôt des couches de la série oolitique tout entière. L’auteur a vu en 1826, dans le musée de Besançon, des fragmens de mâchoires et de quelques autres os du mégalosaure trouvés dans l’oolite des environs de cette ville.