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PTÉRODACTYLES.

des animaux nocturnes. La présence de grandes libellules fossiles dans les mêmes carrières de Solenhofen, où l’on rencontre le ptérodactyle, et les élytres de coléoptères qui accompagnent les os de ces animaux dans le calcaire oolitique de Stonesfield près d’Oxford, prouvent qu’à la même époque existaient de grands insectes qui pouvaient leur servir de pâture. Parmi les lézards actuellement existans, un grand nombre des espèces les plus petites se nourrissent d’insectes ; mais il en est aussi qui se nourrissent de chair, tandis que d’autres sont omnivores : et comme la grandeur et la force de la tête et des dents chez les deux espèces connues de ptérodactyles excèdent de beaucoup ce qu’exigerait un régime insectivore, on peut penser que les plus grandes espèces se nourrissaient de poissons, sur lesquels ils se précipitaient à la manière des hirondelles de mer. À en juger même par le volume énorme et la puissance de la tête chez le Pt. Crassirostris, ce reptile pouvait non seulement saisir des poissons, mais encore attaquer et dévorer les quelques petites espèces de marsupiaux qui existaient alors à la surface du globe.

L’étude que nous venons de faire du ptérodactyle nous a montré un des exemples les plus frappans que puisse fournir l’anatomie des animaux anciens de la constance des lois de connexion qui existent entre les espèces éteintes appartenant à la création fossile et les êtres organisés qui peuplent maintenant la surface du globe. Nous avons vu les détails d’organes que leur petitesse semblait dépouiller de toute valeur tirer une importance majeure du genre d’investigation que nous leur avons fait subir. Ces détails nous ont montré, non moins clairement que les membres colossaux des quadrupèdes les plus gigantesques, une identité numérique, une concordance de proportions qu’il nous est impossible de regarder comme des circonstances dues au hasard, et qui prouvent l’existence d’un but unique, un plan calculé à l’avance, une cause première intelligente de laquelle