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SAURIENS VOLANS.

Autant les os de l’aile du ptérodactyle offrent d’analogies de nombre et de proportion avec ceux des membres antérieurs du lézard, autant ils s’éloignent complètement par leur arrangement des os qui constituent les doigts extenseurs de l’aile de la chauve-souris[1].

Le nombre des doigts dans les membres postérieurs des ptérodactyles est ordinairement de quatre, le doigt extérieur ou petit doigt manquant ; et si nous comparons, pour le nombre et les proportions, ces quatre doigts à ceux des lézards, nous trouvons, quant au nombre, un accord aussi parfait que celui qui existe entre les membres antérieurs. Dans l’un comme dans l’autre genre, il y a deux phalanges au premier doigt ou pouce, trois au second, quatre au troisième, et cinq au quatrième. Et, quant aux proportions, la pénultième phalange est

    doigt qui se trouve ainsi en avoir cinq, et c’est le cinquième doigt qui s’alonge pour soutenir l’aile ; mais au milieu de ces diverses modifications des membres antérieurs on voit persister les nombres normaux tels qu’ils existent dans le type des lézards.

    Si, comme paraît l’indiquer l’échantillon dessiné par Goldfuss du pt. crassirostris (pl 22, numéros 44-45), c’était le cinquième doigt qui prenait un agrandissement insolite dans le but de supporter la membrane alaire, comme dans les lézards le nombre normal des phalanges pour le cinquième doigt est de trois seulement, nous en pouvons conclure que ce doigt alifère n’avait non plus que trois phalanges. Dans l’échantillon fossile, les deux premières seules ont été conservées, de telle sorte que l’addition qu’a faite cet auteur d’une quatrième phalange au cinquième doigt dans la figure restaurée (pl. 22, A, 47) nous semble peu d’accord avec l’ensemble des analogies que présente cette espèce, aussi bien que toutes celles qu’a décrites Cuvier.

  1. Dans la chauve-souris (pl. 22, M, 30, 31) le premier doigt ou pouce est seul libre, et peut seul servir à l’animal pour se suspendre ou pour ramper. Les baguettes sur lesquelles l’aile est tendue sont formées par les quatre autres doigts dont les os métacarpiens (26-29) ont pris un grand alongement et se terminent par de petites phalanges (32-43). C’est là une application de la main des mammifères à la fonction du vol, tout à fait pareille à la modification de la main des lézards, qui s’observe chez le ptérodactyle de l’ancien monde.