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PTÉRODACTYLES.

d’esquisser l’histoire, où l’Océan était parcouru par des bancs d’icthyosaures et de plésiosaures non moins monstrueux, où des crocodiles et des tortues gigantesques rampaient sur les bords des lacs et des rivières primitives[1]. »

Comme le trait caractéristique le plus frappant de ces reptiles fossiles consiste dans l’existence d’organes pour le vol, il est naturel de rechercher ce qui appartient à l’oiseau et à la chauve-souris dans la structure de leurs squelettes. Toute pensée de les placer au nombre des oiseaux s’arrête à l’instant devant ce fait que leur bec est armé de dents semblables à celles des reptiles, et il a suffi de la forme d’un seul os, l’os carré, pour que Cuvier ait pu prononcer immédiatement que cette créature était un lézard, bien qu’aucun lézard ailé ne fasse partie de la création actuelle, et que les dragons du blason et de la fable soient les seuls êtres de cette espèce dont il ait jamais été fait mention[2]. Quant à ce qui serait de les rapporter à la famille des mammifères volans, il suffit, pour repousser une pareille idée, d’un instant de comparaison entre leur tête et celle des chauves-souris. (Pl. 21 et pl. 22, M.)

Les vertèbres du cou sont très-alongées et sont seulement au nombre de six ou de sept, tandis que chez les oiseaux il y en a de neuf à vingt-trois. Les vertèbres dorsales, chez ces der-

  1. Transactions géologiques de Londres, nouvelle série ; t. 5, première partie.
  2. Il existe une petite espèce de lézard, le dragon-volant (pl. 22, L) différente des autres sauriens par des sortes d’ailes imparfaites qui ne sont autre chose qu’une expansion membraneuse de la peau étendue au dessus des fausses côtes, lesquelles se projettent horizontalement des deux côtés du dos. Ces deux replis membraneux forment une sorte de parachute qui soutient l’animal dans les sauts qu’il exécute d’arbre en arbre ; mais ils n’ont pas la faculté de battre l’air pour devenir l’instrument d’un vol véritable, comme les bras des chauves-souris ou les ailes des oiseaux. Les bras ou membres antérieurs du dragon-volant ne diffèrent pas de ceux des lézards ordinaires.