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SAURIENS VOLANS.

Par leurs formes extérieures, ces animaux ressemblent assez à nos chauves-souris et à nos vampires actuels : plusieurs ont le museau alongé comme celui du crocodile, et les maxillaires armés de dents coniques ; leurs yeux étaient d’un volume énorme, et leur permettaient probablement de voir pendant la nuit. Leurs membres antérieurs, convertis en ailes, portent des doigts alongés, armés de longues griffes, ressemblant à l’ongle crochu du pouce des chauves-souris. Ces doigts formaient une patte puissante qui servait à l’animal pour ramper, pour grimper, ou pour se suspendre aux arbres.

Il est probable aussi que les ptérodactyles possédaient la faculté de nager, faculté si commune chez les reptiles, et que nous retrouvons également dans le ptéropus pselaphon, ou chauve-souris Vampire de l’île de Bonin[1].

« Cette créature, comme le démon de Milton, propre à remplir toutes les fonctions, à vivre dans tous les élémens, était un allié convenable à cette foule de reptiles qui fourmillaient au sein des mers, ou rampaient sur les plages d’une planète turbulente.


                           Le prince des enfers
Tente mille moyens, mille chemins divers ;
De ses mains, de ses pieds, de sa superbe tête.
Il combat, il franchit l’ouragan, la tempête,
Les défilés étroits, les gorges, les vallons,
L’air pesant on léger, et la plaine et les monts,
Les rocs, le noir limon qu’un flot dormant détrempe,
Va guéant ou nageant, court, gravit, vole ou rampe.
  (Paradis perdu, 2ee livre, vers 947, traduction de Delille.)

« C’était une étrange population que celle de notre globe, à cette période d’enfance où l’air était sillonné par des nuées de créatures aussi extraordinaires que celles dont nous venons

  1. (Journal zoologique, n° 16, p. 3S8.)