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SAURIENS MARINS.

le cou si court des cétacés. Chez les oiseaux, il varie de neuf à vingt-trois, et, chez les espèces vivantes de reptiles, de trois à huit[1]. Nous trouverons bientôt dans les mœurs du plésiosaure une raison probable de cette exception remarquable aux caractères normaux des lézards.


Tronc et queue.


Les vertèbres dorsales ne sont pas disposées en cônes creux, comme cela a lieu chez les poissons, mais elles s’appliquent les unes contre les autres par des surfaces presque plates, et il en résulte pour l’ensemble de la colonne vertébrale le même genre de stabilité que dans les quadrupèdes terrestres. Il en est de même du mode suivant lequel les apophyses articulaires s’appliquent les unes contre les autres, mode destiné à produire

  1. La perte de force qui résultait pour le plésiosaure de cette longueur extrême du cou était compensée par l’existence d’une série d’apophyses hastiformes qui se surajoutaient de chaque côté du corps des vertèbres cervicales. (Pl. 17 et pl. 19, fig. 1 et 2.) On trouve chez les oiseaux et chez les quadrupèdes à long cou des rudimens de ces apophyses diversement modifiées ; et leur forme, chez les crocodiles, approche beaucoup de ce que l’on observe chez le plésiosaure.

    Le corps des vertèbres rappelle aussi beaucoup plus certains crocodiles fossiles qu’il ne rappelle les ichthyosaures ou les lézards, et ces organes ont en outre avec ceux des crocodiles ce point commun que leur portion annulaire est fixée au corps de la vertèbre par des sutures.

    Ainsi le cou du plesiosaurus dolichodeirus est une combinaison du principe de construction des vertèbres du crocodile, avec un accroissement en longueur qui dépasse tout ce que l’on observe de plus extrême chez les oiseaux, et que l’on ne retrouve dans aucun autre animal connu, pas plus parmi les créations les plus anciennes que parmi les créations actuelles. La longueur de cet organe anormal est égale à presque cinq fois celle de la tête ; le tronc égale quatre fois la tête en longueur, et la queue trois fois, de sorte que la tête n’a en longueur qu’un treizième du corps entier. — Voy. les Transactions géol. de Londres, tome 3, p. 559, et tome 1, nouvelle série, p. 103 et suivantes.