Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
CANAL INTESTINAL DE L’ICHTHYOSAURE.

gérés de poissons et de reptiles qu’ils avaient engloutis[1], et par les coprolites[2] ou excrémens pétrifiés que l’on a trouvés dispersés dans les mêmes couches où ces squelettes ont été ensevelis. Ces pétrifications si curieuses s’offrent souvent dans un état de conservation tellement parfait qu’on en peut conclure non seulement la nature des alimens dont se nourrissaient les animaux qui les ont produits, mais même les dimensions, la forme et la structure de leur estomac et de leur canal intestinal[3].

  1. Pl. 45 et 44.
  2. Pl. 15.
  3. La description suivante de ces coprolites fait partie du Mémoire que j’ai publié sur ce sujet dans les Transactions de la Société géologique de Londres, 1829. (Vol. III, N. S. 1re part. p. 224, avec trois planches.)

    « Au milieu des variations de leur volume et de la multiplicité de leurs formes, les coprolites offrent l’apparence générale de cailloux oblongs ou de pommes de terre réniformes ; leur longueur est ordinairement de deux à quatre pouces, et leur diamètre de un à deux. On en trouve, mais en petit nombre, qui sont beaucoup plus grands, et en proportion avec la taille gigantesque des plus grands ichthyosaures ; il y en a de plus petits qui offrent les mêmes rapports avec de jeunes individus de la même espèce, et avec des poissons de petite taille. Il y en a qui sont aplatis et amorphes comme si ces substances eussent été rendues dans un état demi-liquide ; d’autres ont été aplatis par la pression des schistes qui les recouvrent. Leur couleur ordinaire est le gris cendré parfois mêlé de noir ; d’autres fois ils sont entièrement noirs. Leur substance offre une texture terreuse, compacte, pareille à de l’argile durcie, et leur cassure est conchoïdale et luisante. Les coprolites de Lyme Regis offrent, dans le plus grand nombre de cas, une structure contournée, mais le nombre des tours est variable, bien qu’il soit le plus souvent de trois ; je n’en ai jamais vu plus de six : ces diversités peuvent tenir à l’espèce des animaux qui les ont produits ; car j’ai rencontré des variations analogues entre les intestins de la raie, du requin et du chien de mer. Quelques coprolites, et spécialement les plus petits, n’offrent aucune trace d’enroulement.

    « La coupe de ces excrémens arrondis fait voir qu’ils ont été moulés en une laine aplatie et contournée en spirale du centre à la circonférence, comme on l’observe dans une coquille turbinée. Leur extérieur offre la