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MAMMIFÈRES FOSSILES.

terrer dans le sable où ils cherchent tout à la fois la nourriture et l’abri, et qui tous trois, quant à leur distribution géographique, Sont resserrés à peu près dans les mêmes contrées américaines où vécut jadis le mégathérium.

Je n’aborderai pas ici les questions encore douteuses de l’âge précis des dépôts où se trouve le mégathérium et des causés qui l’ont fait disparaître ; mon but est de faire voir que les anomalies apparentes de ses diverses parties tiennent en réalité à un système d’arrangemens sages et parfaitement coordonnés pour le mode de vie spécial auquel il avait été destiné. Nous allons donc étudier, en nous conformant à l’ordre suivant lequel ils ont été décrits par Cuvier, ses organes les plus importans, en commençant par la tête, pour arriver ensuite au trône et aux extrémités.


Tête.


La tête osseuse[1] ressemble beaucoup à celle du paresseux ; l’os long et large (b) qui descend de l’arcade zygomatique le long de la joue le rapproche beaucoup plus de l’aï que de tout autre mammifère ; cette pièce remarquable dut être un auxiliaire important pour les muscles moteurs de la mâchoire, dont la puissance excédait les limites ordinaires.

La partie antérieure du museau est tellement développée et massive, et en même temps tellement criblée de trous pour le passage de nerfs et de vaisseaux, que nous sommes autorisés à affirmer que là devait exister un organe d’un volume considérable. Une trompe alongée eût été complètement inutile à un animal dont le cou était aussi long ; ce devait être un nez analogue à celui du tapir, et assez alongé pour saisir

  1. Pl. 5, fig. 1, A.