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MAMMIFÈRES FOSSILES.

emporter la conviction profonde qu’une vaste et puissante intelligence a présidé a tous tes systèmes de création passés et présens.

Rien ne peut surpasser en exactitude et en logique sévère les raisonnemens à l’aide desquels, dans tout le cours de son ouvrage, l’illustre auteur nous démontre l’action d’une sagesse providentielle, soit dans les rapports constant qui unissent les diverses parties des animaux les unes aux autres, soit dans les fonctions générales de l’ensemble de l’organisation. Rien de plus parfait que ses déductions, quand il passe en revue l’art admirable qui se déploie sous des formes variées presque à l’infini pour mettre chaque créature vivante en rapport avec ses diverses conditions d’existence. Ce qu’il dit de ces conditions d’existence si pleines d’intérêt et des combinaisons organiques qui y correspondent dans les éléphans vivans peut s’appliquer également bien aux espèces fossiles du même genre ; et l’on peut, à l’aide d’inductions semblables, passer des espèces vivantes aux espèces fossiles pour les divers genres qui, comme les rhinocéros, les hippopotames, les chevaux, les bœufs, les cerfs, les tigres, les hyènes et les loups, se rencontrent habituellement associés à l’éléphant fossile.

Pour atteindre le but que je me suis proposé, je prendrai comme exemple le mégathérium[1], fossile des plus extraordinaires. Sur plusieurs points de son organisation il se rapproche du paresseux. Comme lui il offre certaines monstruosités apparentes de formes extérieures, en même temps que certaines particularités étranges de structure interne que jusqu’ici l’on n’a pas encore bien comprises.

Les paresseux fournissent une exception remarquable aux conséquences que les naturalistes ont ordinairement tirées de l’é-

  1. Pl. 5.