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ANIMAUX DÉTRUITS SUBITEMENT.

de coquilles marines, qu’on ne peut aucunement douter que cette formation ne se soit déposée au fond d’une mer très peu distante de quelque rivage ancien. Quant aux animaux terrestres, on peut facilement se rendre compte de leur présence sur ce point, en supposant que leurs cadavres, après avoir quitté ta terre, ont flotté jusqu’aux environs du lieu sous-marin où nous les trouvons maintenant ensevelis. On peut expliquer de la même façon le mélange d’os de grands mammifères terrestres avec des coquillages marins qui se rencontrent dans les formations tertiaires miocènes de la Touraine et dans le crag de Norfolk,


Animaux détruits subitement.


Les divers cas que nous avons examinés jusqu’ici nous ont fait voir comment, par des accumulations lentes et graduelles, se sont conservés les restes d’animaux marins, lacustres et terrestres, qui durant de longues périodes avaient péri de mort naturelle. Il nous reste à établir qu’il est d’autres causes qui, en dehors du cours ordinaire des choses et à de longs intervalles, paraissent avoir concouru à produire la formation rapide de certaines couches, en même temps qu’elles entraînèrent la destruction soudaine, non seulement des animaux testacés, mais aussi de ceux de classes plus élevées qui habitaient les mers de cette époque. De nos jours encore de semblables cas de destruction subite s’observent sur des localités restreintes : nous voyons les poissons périr, soit lorsque les eaux de la mer ont été chargées de vase outre mesure dans des tempêtes extraordinaires, soit par un accroissement de chaleur subit, ou par le mélange de gaz nuisibles lorsque les eaux se trouvent en contact immédiat avec des volcans sous-marins. Une irruption soudaine des eaux salées à l’intérieur des lacs ou dans les embouchures de