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FORMATIONS TERTIAIRES.

vernes des roches calcaires de l’Allemagne centrale et dans la grotte d’Osselles près de Besançon ; tels sont encore les ossemens des brèches osseuses qui se voient dans certaines roches calcaires des côtes septentrionales de la Méditerranée, et dans les fentes semblables du calcaire de Plymouth ainsi que dans les Mendip-Hills du comté de Sommerset. Ces débris proviennent surtout d’herbivores qui sont tombés dans les fentes, avant qu’elles eussent été en partie remplies par des détritus, à la suite de quelque violente inondation.

Enfin ces mêmes restes sont encore contenus dans certains dépôts de détritus diluviens qui sont dispersés à la surface de formations de toutes les époques.

Comme déjà, dans mes Reliquiœ diluvianœ[1], j’ai discuté les

  1. Les faits que j’ai rassemblés dans mes Reliquiœ diluvianœ (1823) démontrent que l’un des derniers grands évènemens physiques qui ont affecté la surface de notre globe a été une inondation violente qui a dévasté une grande partie de l’hémisphère septentrional, et qui a été suivie de la disparition subite d’un grand nombre des espèces de quadrupèdes terrestres qui habitaient ces régions durant la période immédiatement précédente. Je me suis aussi hasardé à désigner sous le nom de diluvium les lits superficiels de gravier, d’argile et de sable qui paraissent, avoir été produits par cette grande irruption des eaux.

    La description des faits qui ont été réunis dans ce volume, pour concourir à la démonstration dont il s’agit, a d’ailleurs été tenue tout à fait à part de cette autre question de savoir si l’inondation dont ces faits nous attestent l’existence doit être confondue avec le déluge de l’histoire. Des découvertes qui ont eu lieu depuis font voir que plusieurs des animaux que j’y ai décrits n’avaient pas traversé seulement la période géologique immédiatement contiguë à la catastrophe qui les a engloutis, mais encore une ou plusieurs de celles qui l’avaient précédée, et semblent par conséquent démontrer que le grand bouleversement dont il vient d’être question n’est autre chose que la dernière des nombreuses révolutions géologiques qui ont eu pour cause l’irruption violente des eaux, et qu’on ne doit pas le confondre avec l’inondation comparativement peu importante qui a été décrite par l’historien sacré.

    On a objecté avec justesse, contre l’opinion qui identifie ces deux grands phénomènes historique et naturel, que l’élévation et l’abaisse-