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ne fut plus tranquille et plus prospère ; car il est le premier gouverneur général que l’Inde eût jamais vu, qui, à son départ, ait laissé ce vaste territoire dans une paix profonde, de l’Indus au Gange, et de l’Himalaya à Ceylan, avec deux cent cinquante millions de francs d’excédant de recettes dans le trésor, la population comparativement heureuse et toutes les branches du service public dans un état prospère.

Dans ce long intervalle, pendant lequel les adversaires de sa politique ne manquèrent pas l’occasion d’invoquer les rigueurs de la loi, aucune condamnation pour délit de presse ou pour toute autre offense ne fut prononcée contre moi ; loin de là, j’obtins devant les tribunaux justice de mes calomniateurs (car il est dans la destinée de tout homme qui combat des mesures funestes, d’être calomnié par ceux qui profitent des maux qu’il dénonce).

Cependant lord Hastings venait de quitter l’Inde, mesure commandée par l’état de sa santé ; son successeur, lord Amherst, n’était point encore arrivé ; le pouvoir suprême était exercé provisoirement en son absence par M. John Adam. Cet homme, l’un des plus âgés des délégués de la Compagnie, avait été le dernier qui eût exercé les fonctions de censeur de la presse, supprimées par lord Hastings. Imbu, comme il l’était, des principes despotiques du pouvoir, il résolut de profiter du premier pré-