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l’impossibilité où j’étais de poursuivre ma route dans la direction de Kosseir.

Je descendis le Nil jusqu’au Caire ; de là je traversai l’isthme de Suez, explorai tout le pays environnant, et visitai toute la Basse-Égypte et le Delta, vêtu à l’égyptienne, parlant la langue du pays, et confondu parmi les habitans.

Ce fut à cette époque que des négocians anglais, résidant en Égypte, me proposèrent d’entreprendre, pour leur compte, un voyage dans l’Inde, par la voie de la mer Rouge. Je devais d’abord reconnaître l’hydrographie de cette mer, jusqu’alors imparfaitement connue, afin de savoir jusqu’à quel point la navigation le long de ses côtes était praticable aux bâtimens anglais. Je devais ensuite m’assurer des dispositions des négocians de l’Inde, et spécialement de Bombay, afin de rétablir les communications commerciales qui existaient autrefois entre l’Inde et l’Égypte, pour le négoce avec les pays riverains de la Méditerranée.

J’accédai à cette proposition, et partis en conséquence pour Suez. Je profitai, dans ce but, du départ d’une caravane, qui s’était réunie au Caire, pour conduire les pèlerins d’Afrique au temple de la Mecque ; cette caravane amenait aussi au camp de Mahomet-Ali Pacha, dans la Palestine, le harem de ce vice-roi, consistant en cinquante à soixante des plus belles femmes de l’Asie.