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L’« ÉMINEMMENT FRANÇAIS »

cœur, nous sommes capables de grandes et belles choses, sans avoir rien à emprunter à qui que ce soit. La victoire remportée par Monsigny, victoire que j’ai rappelée à dessein, servira-t-elle d’exemple à l’un de nos jeunes compositeurs ? Je le souhaite ardemment. On a fêté l’Opéra-Comique, qui triomphe à la fois de l’effroyable soudaineté des désastres et de la gaie lenteur des architectes, et on a plaisanté encore « l’éminemment français ». Laissons faire. Tout en l’aimant bien, tout en ne pouvant pas s’en passer, on le plaisante depuis un demi-siècle sans l’empêcher d’aller de l’avant et de justifier une qualification où il y a sans doute un peu de moquerie, mais aussi une petite tendresse, une petite fierté. Le jour où l’opéra-comique renoncera à être « éminemment français », il n’y aura plus d’opéra-comique.