Page:Bruel, L'Oubangui, voie de pénétration dans l'Afrique centrale française, Plon, 1899.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.


« avant-garde », vapeur de rivière.


L’OUBANGUI


VOIE DE PÉNÉTRATION DANS L’AFRIQUE CENTRALE FRANÇAISE


La question des communications est une des plus importantes pour le développement d’un pays, et lorsqu’on a la bonne fortune de la résoudre par une voie d’eau, on a une solution économique réelle, sinon très rapide ; aussi faut-il se réjouir d’avoir à notre disposition un réseau navigable aussi merveilleux, malgré ses quelques imperfections, que la Sangha, l’Oubangui et ses affluents. Grâce à ces rivières, le Soudan central français, qui s’étend du lac Tchad, du plateau de l’Adamaoua, au Nil, est d’un accès relativement facile. Nous avons là des chemins qui marchent et qui, si l’on sait s’en servir, peuvent nous permettre d’atteindre, sans trop de difficultés sans de trop grosses dépenses, le cœur même de l’Afrique que les Liotard, les Gentil, les Marchand viennent de nous conquérir si brillamment, si pacifiquement, et qu’il faut songer à exploiter, à mettre en valeur.

Cette voie de pénétration, soupçonnée par quelques-uns, a été scientifiquement étudiée et sa valeur mise en relief par le passage de deux missions toutes deux couronnées de succès. C’est grâce à l’Oubangui et à un de ses affluents, la Tomy, que l’administrateur Gentil a pu faire flotter le Léon Blot, sur le Tchad, après avoir exploré le Chari. C’est aussi grâce à l’Oubangui et au M’Bomou, son affluent principal, que le commandant Marchand a pu transporter le Faidherbe dans le Bahr-el-Ghazal et le Haut-Nil. Ces deux missions ont prouvé d’une façon éclatante que par là on pouvait