Page:Brontë - Le Professeur.djvu/231

Cette page n’a pas encore été corrigée

fait preuve en vous tirant de ce maudit comptoir serait appréciée un jour. Comme le dit l’Écriture : « Jetez votre pain dans l’eau, vous le retrouverez plus tard. » Faites donc usage de moi, camarade ; je suis sans pareil dans le troupeau des humains. En attendant, toute plaisanterie à part, il faut absolument que vous cherchiez une position, et ce serait de la folie si vous refusiez d’en prendre une, quelle que soit la main qui vous l’offre.

— Vous avez raison, monsieur Hunsden ; et maintenant que c’est une affaire réglée, parlons, s’il vous plaît, d’autre chose. Quelles nouvelles m’apportez-vous de X… ?

— L’affaire n’est pas du tout réglée, ou du moins je veux en traiter une autre avant d’aller plus loin. Cette demoiselle Zénobie…

— Zoraïde ! interrompis-je.

— Zoraïde, si vous voulez ; a-t -elle vraiment épousé M. Pelet ?

— Allez le demander au curé de Saint-Jacques, si vous ne me croyez pas.

— Et vous avez le cœur brisé ?

— Je ne m’en aperçois pas ; il bat toujours et comme à l’ordinaire.

— Vous avez alors moins de délicatesse de sentiment que je ne le supposais ; il faut que vous soyez d’une nature calleuse pour supporter un tel coup sans en être ébranlé.

— Pourquoi diable serais-je ébranlé de ce qu’une maîtresse de pension belge épouse un chef d’institution français ? Il en résultera sans aucun doute une race hybride assez bizarre ; mais c’est leur affaire, et non la mienne.

— Il plaisante insolemment, et l’épouse était sa fiancée !