LA THÉORIE PLATONICIENNE DE LA PARTICIPATION
La théorie de la participation est, comme celle de la démonstration de l’existence des Idées, et autant qu’elle, la partie essentielle du système de Platon ; car à quoi serviraient les Idées si elles ne participaient les unes aux autres, si on ne pouvait les unir dans une proposition ? Mais dire que les Idées participent les unes aux autres, les rapprocher dans une affirmation, n’est-ce pas les identifier au moins partiellement, dire que chacune d’elles est autre qu’elle-même, ou, comme on disait au temps de Platon, affirmer l’existence du non-être ? La difficulté, d’ailleurs, n’est pas particulière au platonisme ; elle est commune à toutes les doctrines. Il n’y a pas lieu de revenir sur le chapitre définitif où Gomperz a magistralement démontré qu’en s’attaquant à ce problème, c’est la question même de l’attribution ou de l’affirmation, négativement résolue par plusieurs écoles contemporaines, que Platon tentait d’élucider. Tout au plus est-il utile de rappeler la forme particulière que revêtait le problème aux yeux de notre philosophe : il s’agit de savoir si l’erreur est possible, si on peut dire qu’il existe des sophistes, et si on a le droit de les condamner : c’est l’existence même de l’erreur, et par suite celle de la vérité, qui en est cause. Or on sait