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à la reproduction dès qu’elles ont atteint l’âge de trois ans. Toute leur attention se porte sur le choix des mâles et nous avons vu quel peu de soins ils y apportent. C’est là qu’on doit voir une des causes du peu de progrès réalisé chez nous dans l’économie du bétail. Il faut donc apporter le même soin au choix des mères, qu’on devrait accorder au choix des mâles ; inutile de le répéter.

Il est certains défauts qui rendent tant le père que la mère incapables de donner de bons produits, tels sont les tares, les défauts de conformation et les divers vices héréditaires, car la mauvaise conformation se traduit, comme la bonne, mieux qu’elle peut-être, par la loi d’hérédité. Aussi doit-on éviter, quand on fait le choix des reproducteurs, de prendre des animaux entachés de ces vices.

Une mauvaise habitude de notre région, prise sans doute par esprit de fausse spéculation, c’est de livrer les animaux à la reproduction alors qu’ils sont encore trop jeunes. On veut le plus tôt possible tirer le plus grand parti des animaux, des femelles surtout, et on s’empresse de les faire saillir espérant obtenir ce résultat chimérique ; mais il est plutôt fictif que réel, car les produits qu’on obtient dans ce cas, non-seulement sont chétifs et de peu de valeur, mais encore ils éprouvent fortement l’organisme de la jeune mère dont la valeur ultérieure peut être de beaucoup diminuée. Une des causes les plus puissantes qui maintiennent stationnaire l’amélioration de la race Gascone, est sans contredit cette funeste habitude de livrer à la reproduction les femelles alors qu’elles sont trop jeunes. En effet, en vertu de la loi d’hérédité, les formes et les aptitudes se transmettent d’autant mieux que les animaux sont arrivés à leur plus complet développement. Il est évident qu’une femelle ayant à la fois à pourvoir à l’achèvement de sa constitution