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train postérieur, impliquant l’étroitesse du bassin. Dans la plupart des cas, la vache, sentant les douleurs, trépigne, s’agite, pousse des mugissements plaintifs. Lorsque l’acte commence, elle porte en arrière ses deux membres postérieurs, de manière à ce que le fœtus descende doucement à la faveur de ce plan incliné formé par leur disposition, jusque sur la litière moelleuse destinée à le recevoir. On détache alors la vache pour lui permettre de lécher son veau. Quand celui-ci est bien sec et qu’il a pris un peu de force pour se soutenir sur ses membres, on le présente aux trayons de la mère et on le fait téter. Il y a des personnes qui, au lieu de faire téter au veau ce premier lait, l’expulsent au moyen de la mulsion, prétendant qu’il est trop aigre et pas assez fait pour ne pas nuire au nourrisson. C’est là une grave erreur, la nature fait trop bien ce qu’elle fait pour avoir mis à la place de cet indispensable laxatif, un liquide susceptible de nuire à son nouveau protégé. Elle a, au contraire, mis tout exprès dans la première nourriture du nouveau-né un principe particulier appelé colostron, destiné à évacuer de son intestin les excréments alvins qui s’y sont accumulés pendant la vie intra-utérine et auxquels on donne le nom de méconium.

B. Élevage du veau. — Voilà donc le nouvel être séparé de sa mère et devant dorénavant vivre de sa vie propre. Ici commence la période d’allaitement pendant laquelle sa nourriture spéciale est le lait presque exclusivement ; si, cependant, il est destiné à être vendu vers l’âge de quatre ou cinq mois, on est dans l’habitude de lui donner des fèves bouillies avec addition d’un peu de son. Afin de mieux le disposer à la boucherie, on le fait aussi téter à plusieurs vaches qui souvent le reçoivent fort mal. Cette