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des qualités précieuses de notre race. On n’use pas, ou on use peu des taureaux étalons que le département met à la disposition des propriétaires, parce qu’ils sont peu répandus et par conséquent trop éloignés les uns des autres pour pouvoir être à la portée des éleveurs. Encore une question de temps perdu que l’éleveur met en avant pour excuser sa traditionnelle routine. Souvent même la vache est conduite dans un coin du pâturage voisin, et le premier taureau qui s’est résigné à quitter l’herbe tendre pour accomplir l’acte de son sexe, fait la saillie. Ce sont là autant de procédés vicieux qui, loin de faire supposer à l’éleveur une économie de temps, devraient lui montrer palpable une moins-value du produit obtenu ; moins-value qui, mise en ligne de compte, le dédommagerait et au-delà, du temps employé à choisir un meilleur reproducteur, si elle n’avait pas existé.

Quoiqu’il en soit, la saillie étant faite, la vache est reconduite à l’étable, où elle est maintenue dans une demi-diète jusqu’au lendemain matin. Ordinairement une seule saillie suffit pour opérer la fécondation, et le lendemain on la remet au pâturage avec le reste du bétail.

Alors commence la période de la gestation qui dure 9 mois pendant lesquels la femelle pleine n’est soumise à aucune hygiène spéciale ; la nourriture, le travail, l’habitat sont les mêmes pour elle que pour le reste du bétail ; tout au plus cesse-t-on de la faire travailler sept à huit jours avant la mise-bas. Il arrive même que la bête étant à la charrue ou à la charrette, on soit obligé de la dételer pour lui permettre d’accomplir l’acte de la parturition dont on vient d’apercevoir les signes précurseurs.

La parturition, dans les cas les plus ordinaires, se fait d’une manière physiologique ; mais il arrive assez souvent qu’il y a difficulté de part due au manque de largeur du