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Tarn-et-Garonne, dans la Haute-Garonne et jusque dans l’Ariège en formant des tribus qui se distinguent seulement par des différences dans la taille et le développement. »

C. — Historique. — Malgré ses bonnes qualités, cette race n’est pas connue depuis très longtemps. Grognier, dans la Maison Rustique (1837), parle des races de Gascogne qu’il décrit comme, d’engrais ne servant guère ou pas, pour les travaux de l’agriculture, vu que les bœufs d’Auvergne ou de Querci les remplaçaient pour faire les labours en Languedoc. Ces quelques mots qu’il en donne, font croire qu’il ne s’agissait pas de la race Gascone, ou que, s’il voulait parler d’elle, ses caractères et ses aptitudes se sont considérablement modifiés depuis trente ans. Il est plus rationnel d’admettre qu’il a voulu faire le portrait de la race Garonnaise. Mais elle est restée dans l’oubli encore plus longtemps ; M. Magne, directeur de l’École Vétérinaire d’Alfort, la connaissait à peine alors qu’il fit son Traité d’hygiène en 1857.

On a cependant commencé à l’apprécier au concours international qui eut lieu à Paris en 1856 et où elle se fit remarquer par sa bonne conformation. Quelques types que l’on y avait amenés, firent l’admiration des éleveurs du nord de la France et l’objet de louanges des agronomes les plus distingués. Ils admiraient leur conformation, leur air de fierté ; mais s’ils les eussent vus au travail, ils eussent certainement bien plus admiré leur force.

Avant cette époque, la race Gascone était très peu connue ; on avait vu, tout en passant, ces animaux traîner la charrue dans notre pays ; mais comme ils avaient été peu étudiés et appréciés, on ne s’était pas donné la peine de les remarquer. Il ne fallut rien moins que la réunion dans notre capitale d’un nombre considérable de produits de toute