Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
DU SERPENT.

feu dans la petite grille fumeuse ; car les habitants de l’Éden intérieur avaient à choisir forcément entre la fumée ou l’humidité, et M. Peters choisit la fumée. Elle le porta sur son bras gauche, en allant chercher un hareng saur et une once de thé et autres comestibles chez le marchand du coin, et le mit sous son bras, tandis qu’elle faisait cuire le hareng et préparait le thé, et servit ce modeste repas à M. Peters, avec l’enfant trouvé sur ses épaules.

M. Peters ayant terminé son repas, conversa avec Kuppins, qui enlevait les ustensiles pour le thé. L’alphabet, pendant ce temps, avait acquis un fumet de poisson, Peters ayant fait usage des cinq voyelles pour retirer les arêtes de son hareng.

« Ce baby est extraordinairement irritable, » dit M. Peters avec ses doigts rapides.

Kuppins avait élevé un grand nombre de babies irritables.

« Les orphelins ont généralement mauvais caractère ; l’enfant trouvé était probablement un orphelin.

— Pauvre petit être ! Oui, dit Peters, il a eu ses épreuves, quoique bien jeune. J’ai peur qu’il n’arrive pas à la pousse des dents ; il a eu beaucoup trop d’eau déjà. »

Il a eu beaucoup trop d’eau : Kuppins aurait bien voulu connaître le sens de cette observation ; mais M. Peters tomba dans une profonde rêverie, et re-